Il ne fait plus de doute que le Cameroun fait face à de nombreux défis du financement de ses grands projets. C’est également le cas de bon nombre d’entreprises publiques telle que la Mission d’Aménagement et de Gestion des Zones Industrielles (MAGZI).
Entreprise publique, la MAGZI est spécialisée dans l’aménagement et la gestion des zones industrielles sur toute l’étendue du territoire national. Elle est chargée par l’État de mettre à la disposition des investisseurs et opérateurs économiques des espaces industriels dédiés à l’implantation des unités de production et commerciales.
C’est dans cette perspective que la MAGZI a fait sa mue. Malgré une croissance de son activité, il aura fallu faire preuve de beaucoup de détermination et de doigté pour éviter des tempêtes de toute sorte.
S’il y a en effet une société camerounaise qui brille par la sérénité et la tranquillité de son personnel, c’est bien la MAGZI, le silence qui frappe aux yeux du visiteur au siège de la MAGZI, traduit à n’en point douter la quiétude qui y règne. Les travailleurs vivent dans un environnement propice à un travail bien fait. Et les résultats sont probants. L’environnement désormais propice au développement des affaires mis en place par le top management et le processus lancé en vue de la viabilisation des zones permet l’attraction des investisseurs.

Son nouveau statut issu du décret du 24 avril 2019 portant transformation de l’entreprise en société à capital public, constitue dès lors un atout dans la recherche des financements nécessaires au développement de ces zones. En perspective, la MAGZI nourrit des ambitions d’acquisition foncières et d’aménagement des dessertes en zones industrielles.
La MAGZI a donc été freinée dans son développement par ces contraintes financières qui ont considérablement impacté sur son développement et ses performances. Malgré ces contraintes, le bilan bien qu’il soit encore loin de nos attentes, peut être considéré comme encourageant. La MAGZI aspire à devenir d’ici peu, une nouvelle entreprise.
La stratégie mis en place pour atteindre cet objectif a été élaboré dans un plan axé sur la formation et la recherche de partenariats divers et aussi celui de l’acquisition des espaces de terrain à vocation industrielle.
C’est dans cette perspective que, le top management a opté, entre autres, pour ce qui est du financement de ses projets, l’option des Partenariats Public-Privés qui soulève plusieurs enjeux. En ceci qu’il permet de bénéficier du savoir-faire et de l’efficacité du secteur privé, tout en améliorant la gestion des infrastructures. Toutefois, ces partenariats peuvent également présenter des risques de surcoût, de manque de transparence et de dépendance vis-à-vis des entreprises privées.
Les PPP ont l’avantage qu’ils permettent par ailleurs de profiter des innovations, de l’efficacité et du savoir-faire des opérateurs. Ils offrent de la souplesse dans la gestion et permettent aussi la possibilité de contrôler la qualité et le respect des coûts et des délais d’exécution du projet.

Considéré comme un accord contractuel entre des parties prenantes (partie publique et partie privée), la partie privée prend en charge une partie ou la totalité du financement, de la conception, de la construction, de l’exploitation et de la maintenance, en échange d’une rémunération provenant de la partie publique ou des usagers.

Pour tout dire, avec la rareté des financements aujourd’hui, les PPP représentent une réelle opportunité que les entreprises en quête de financement devraient saisir, avec lucidité et efficacité, à l’effet d’améliorer la qualité de leurs infrastructures mais également de bénéficier du transfert des compétences et de technologies.

Charles NGANGUE EBENE