CONTRIBUTION AUTOUR DU THEME DE CELEBRATION DE LA 52e JOURNEE MONDIALE DE L’ENVIRONNEMENT

Au moment où le Cameroun s’associait à la Communauté Internationale pour célébrer la 52e

Journée Mondiale de l’Environnement (JME) le 05 juin dernier, en Arabie Saoudite sous le thème : « Restauration des terres, la désertification et la résilience à la sècheresse » avec pour slogan « Nos terres. Notre avoir. Nous sommes la Génération Restauration »,

on devrait tous se sentir interpellé et commencer chacun à poser des actions urgentes pour renverser la tendance de la situation alarmante actuelle de notre planète, qui se présente comme suit :

40% des terres du Globe sont dégradées selon la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, ce qui affecte la moitié de la population mondiale et par ricochet la moitié du PIB Mondial, soient 44 000 milliards de dollars;

La durée des périodes de sécheresses par an a augmenté d’environ 30% depuis 2000, et d’ici 2050 plus de 3/4 de la population mondiale risque d’être affectée par ce phénomène.

 

Sur le plan local, l’Observatoire National sur les Changements Climatiques (ONCC) fait remarquer que les vagues de chaleur de ces derniers mois sur l’ensemble du triangle national ont atteint des niveaux records jamais observés depuis les 40 dernières années, du fait du phénomène climatique EL-niño, courant marin qui se traduit par le réchauffement des eaux de surface au niveau du Pacifique Equatorial en impactant la région du Golfe de Guinée à laquelle appartient le Cameroun; preuve que le réchauffement climatique est aussi une réalité chez nous, raison pour laquelle chacun devrait agir à son niveau pour préserver la planète que nous avons hérité de nos parents en même temps que nous l’empruntions chez nos enfants, d’où l’intérêt de la conserver en l’état, l’assainir et l’embellir chaque jour d’avantage pour la remettre aux enfants en question dans un état convenable, pour ne pas compromettre leurs chances d’en jouir aussi.

 

Pendant que les pays industrialisés sont responsables de manière prépondérante de la dégradation des terres et du réchauffement de la planète à travers leurs industries extrêmes polluantes et la déforestation sauvage des pays sous-développés, ces dernières au rang desquels se trouvent le Cameroun, demeurent incapables de faire face à la pollution causée par les simples ordures ménagers qui en plus d’empester et d’enlaidir les villes, dégradent les sols, infectent les nappes phréatiques, causent le réchauffement de la Terre à travers la production du méthane (CH4), gaz à effet serre tout en provoquant des inondations par l’obstruction des caniveaux et drains.

 

Il est pourtant assez simple d’y remédier par la mise en place d’un système de Gestion Durable (SGD) des ordures ménagères. On a souvent entendu dire que : « la poubelle est une mine d’or », parce que les déchets ménagers peuvent constituer une matière première pour diverses activités économiques agricoles, artisanales ou industrielles et avoir des impacts positifs sur toute la chaine de gestion desdits déchets par la création de la valeur, des infrastructures, des emplois et de nouvelles ressources.

Voyons-nous encore les déchets de ferraille trainés dans les rues? Que nenni ! Simplement parce qu’une économie s’est structurée autour du recyclage des déchets de fer et il en est de même des déchets plastiques et de papiers, laquelle structuration doit se consolider davantage ici pour ces deux derniers cas, pour que l’impact positif soit plus perceptible. En faisant l’économie des insuffisances du mode de gestion actuel des déchets urbains au Cameroun, c’est l’occasion de suggérer aux pouvoirs publics, sectorielles compétentes et collectivités de changer de paradigme en préconisant un système de gestion adapté à notre contexte (pays à potentiel agricole élevé) basé autour du compostage comme moyen de traitement privilégié des ordures ménagères. L’actualité depuis quelque temps est à l’import-substitution, ce qui tombe bien, car il y a là l’opportunité de remplacer pour une production agricole de qualité, l’importation des engrais chimiques par le compost naturel fabriqué sur place à partir des déchets organiques des ménages.

Avant toute chose, il n’est pas superflu de rappeler la typologie des déchets ménagers. Plusieurs options étant possibles, le choix a été fait de les classer en cinq types : liquides, solides, organiques, recyclables et dangereux.

Les déchets liquides constitués des eaux usées et de ruissèlement subissent un traitement spécial qui n’est pas abordé dans cet essai.

Les déchets dangereux sont inflammables, toxiques, corrosifs ou réactifs. Ce sont généralement des déchets industriels dont les mécanismes d’élimination sont elles aussi spécifiques et ne sont pas concernés par cette contribution.

En ce qui concerne les déchets solides, ils sont soient plastiques, papiers ou métaux qui peuvent être recyclés, soient organiques et transformables en compost. C’est ce dernier type qui intéresse notre système basé sur cinq piliers :

  1. La réduction à la source des déchets en évitant le gaspillage ;
  2. Le tri nécessitant la sensibilisation des populations pour disposer séparément les déchets organiques, des papiers, des métaux et des plastiques ;
  3. La collecte des déchets depuis les sites de production avec un dispositif adéquat au tri sélectif préalable;
  4. Le transport des déchets avec la logistique appropriée, en qualité et en quantité y compris les navettes suffisantes pour juguler l’ensemble de la production.

En effet, sachant qu’un habitant produit en moyenne 354 kg d’ordures ménagères par an (ADEME), il revient de dimensionner en conséquence les équipements de collecte et de transport pour assurer un service efficace dans les différents secteurs. Il est nécessaire que les questions d’accessibilité aux différents points de collecte soient adressées. Il faut également penser aux infrastructures de transfert des déchets (sites de rupture de charge) et aux grandes unités de compostage pour une production en quantité suffisante.

  1. Le traitement préconisé, à savoir le compostage, est un processus naturel de décomposition de la matière organique par les micro-organismes dans des conditions précises de température notamment. Les matières premières organiques, telles que les résidus de culture, les déchets d’animaux, les restes alimentaires et certains déchets urbains, peuvent être appliquées aux sols en tant que fertilisant, une fois le processus de compostage terminé.

Le compost est une source importante en matières organiques pour l’enrichissement des sols.

La matière organique du sol joue un rôle important dans la durabilité de la fertilité, pour une production agricole durable. En plus d’être une source d’éléments nutritifs pour les cultures, la matière organique améliore les propriétés biologiques et physico-chimiques du sol. Suite à ces améliorations, le sol: (i) devient plus résistant aux agressions telles que la sécheresse, les maladies et la toxicité, (ii) aide la culture à mieux prélever les éléments nutritifs, (iii) présente un cycle nutritif de bonne qualité en raison d’une activité microbienne soutenue. Ces avantages se manifestent par une réduction des risques pour les cultures, des rendements plus élevés, une réduction des dépenses des agriculteurs pour l’achat d’engrais minéraux et la production d’aliments bio, de meilleure qualité que ceux obtenus à l’aide d’engrais minéraux.

Douala, le 06 juin 2024

                                                                                                              (é) Romeo MONGO

                                                                                                               Environnementaliste

 

 

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